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    Histoire de la raffinerie de Petit-Couronne

    La raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, située dans la Seine-Maritime, a été ouverte en 1929. Elle portait alors le nom de "Société Maritime des Pétroles" et était à l'origine exploitée par Shell puis le 1er avril 2008 par Petroplus. Cette raffinerie possède une capacité d'environ 161 000 barils par jour (soit environ 58 765 000 par an), emploie environ 550 employés faisant ainsi vivre de nombreuses sociétés aux alentours. En difficulté, la raffinerie est mise à l'arrêt au début du mois de janvier puis le groupe suisse de Petroplus décide la mise en vente de la raffinerie le 20 janvier 2012.

     Histoire de la raffinerie de Petit-Couronne

    L'Histoire de la raffinerie de Petit-Couronne de sa naissance à la Couronnaise de raffinage:

    En 1927 fut le début de la construction de la raffinerie à la place du Château des Clos qui se situe à Petit-Couronne en haut d'un sentier.

    En 1928 on commençait à voir les grandes lignes de la construction comme les terrassements des bacs de stockages, le montage des distilleries controlées par un technicien hollandais. Le montage de la raffinerie est entrepris.

    Une loi fut votée le 30 mars 1928 qui consiste à raffiner sur le sol de la France la plus grande partie des produits à distribuer et demander le reste seulement à l'exportation. D'où cette usine de Petit-Couronne et l'usine de Paillac, qui, en marche depuis un mois, a permis la réalisation intégrale du programme.

    Entre 1928 et 1929 des personnes sont à la recherche d'ouvriers. Près de 200 ouvriers arrivent à la raffinerie pour y travailler.

    En 1929 c'est la fin de la construction de la premiere usine. Elle comprend 40 hectares. Le 29 février 1929 est effectué le 1er déchargement de brut Southerm de 6941 tonnes. Le 1er mars 1929 marqua le début de la raffinerie, environ 200 000 tonnes de productions d'asphaltes et d'huiles de graissage à partir des bruts lourds du Vénézuela. Elle recevait 20 000 tonnes de produits finis. Après ceci la raffinerie pouvait commencer à produire.

    En 1933 une deuxième usine fut construite, elle débutera le 1er août 1931 et portera la capacité de production totale de la Société des Pétroles Jupiter au niveau de 40 000 tonnes de brut par mois. Elle est construite pour la production d'essence, pétrole, gasoil et fuel. L'inauguration a lieu en janvier 1933. Cette raffinerie sera la plus moderne de l'Europe, elle traite annuellement plus de 600 000 tonnes de pétrole brut en provenance des Indes Néerlandaises et du Venézuela. C'est pourquoi il a été construit un bassin pétrolier spécial pouvant recevoir 540 000 tonnes de bruts qui permet à la fois le chargement et le déchargement de deux bateaux-citernes de 10 000 tonnes et huit chalands fluviaux de 500 à 1 000 tonnes.

    Pendant toutes ces années, il existait des cités ouvrières. La Cité I comprenait 70 logements, la Cité des Ingénieurs, 20 à 25 logements, la Cité II, 200 logements. Ces cités ont été créées pour avoir le personnel sous la main, aussi bien pour l'entretien que pour les quarts et pour le personnel de l'administration des douanes que l'entreprise logeait. Les Cités formaient un village, c'est pourquoi les enfants qui habitaient dans ces cités avaient leur propre école.

    En 1938 la raffinerie était composée de 1 100 ouvriers, 118 employés et ingénieurs et 124 contremaîtres, le total d'effectif était de 1342.

    Pendant 4 années, entre 1940 et 1944, nommé les années noires, les forces d'occupation cherchaient à Petit-Couronne, à enlever le matériel qui leur était nécessaire pour les équipements en Roumanie et en Russie. Au total 250 wagons, représentant 52 000 tonnes de matériel de toutes sortes, furent ainsi chargés. Pour fournir à sa clientèle un carburant de remplacement, Jupiter développa une activité de Carbonisation qui justifiait l'emploi d'une main-d'oeuvre recrutée dans le personnel de la raffinerie sans activité. Les années noires se termineront 30 août 1944, la raffinerie fut libérée. Le 8 septembre, les premières commandes étaient passées et les travaux de reconstruction commençaient immédiatement, mais l'usine restera réquisitionnée par l'armée anglaise, relayée bientôt par l'armée américaine. 

    En 1948 la société anonyme des Pétrolies JUPITER fusionne son activité avec celle de la Compagnie des Produits Chimiques et Raffinerie de Berre pour donner naissance à la Compagnie de Raffinage Shell Berre. 

    En 1950, les extensions et les modifications permettent de porter la capacité de traitement de la raffinerie à 2 000 000 tonnes de pétrole brut par an, soit une production triplée par rapport à celle d'avant guerre.

    Entre 1959 et 1969 l'ensemble du raffinage français traite trois fois plus de pétrole brut. Cette formidable expansion nécessite le développement de la raffinerie de Petit-Couronne. 

    En 1959, les nouvelles unités de traîtement des huiles Furfurol et de Raffinage Acide et Terre voient apparaître les premiers régulateurs électroniques à lampes.

    En 1966, la toute nouvelle unité de distillation DB2 est controlée par la première fois par des régulateurs électroniques transistorisés. A partir de cette période l'électronique prendra une part de plus en plus importante dans la régulation de la surveillance des unités.

    En 1969 avec une capacité de distillation de 10 millions de pétrole brut par an, la raffinerie de Petit-Couronne devient la deuxième raffinerie de France.

    Pendant la mise en service à Petit-Couronne en deux phases successives, entre 1972 et 1978, d'installations de fabrications d'huiles de graissage paraffinique à haut et très haut indice de viscocité, utilisant un procédé à l'hydrogène nouveau, à la mise au point duquel Shell en France a collaboré d'une manière importante.

    Mais pendant les années 1973 il y a eu un choc pétrolier.

    En 1974 double sa capacité de production en ouvrant une nouvelle unité de Petit-Couronne qui assure à la raffinerie une meilleure capacité de production.

    Les années 1980 sont marquées par une stagnation du marché pétrolier et une modernisation des équipements entrainant à travers différents plans de restructuration et un diminution importante des effectifs. Entre 1980 et 1985: démontage des unités en surcapacités dont les unités de distillation I et HDT 2 et platforming 1 et HDS 1, entre 1986 à 1996 la modemisation des salles de contrôle, en 1991: adaptation du cracking Catalytique, en 1993: Construction d'une unité Claus-Seat (Amélioration de la sulfurisation des bruts) Et en 1994: démontage de l'unité de distillation Brut Lourd Vénézuélien (DB3).

    En 1996, la Couronnaise de Raffinage peut afficher fièrement ses couleurs et laisse apercevoir ses unités rénovées, respectueuses de l'environnement. Gageons que sa technologie et la compétence de son personnel lui permettra, malgré un contexte économique difficile, d'être présente pendant de longues années dans le Bassin d'emploi Haut-Normand. 

    En 2008 Shell a vendu la raffinerie de Petit-Couronne à Petroplus.

    Puis, en 2012, la direction sous Petroplus dépose le bilan et le combat commence.

     


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